
Dans une initiative surprenante, le Parlement belge a adopté jeudi une nouvelle loi accordant un statut permanent au controversé formulaire de localisation des passagers (PLF), indépendamment de la validité de la loi sur la pandémie. Cette décision a suscité un tollé et des interrogations sur les limites de la vie privée et des libertés individuelles.
La nouvelle loi, qui inscrit le PLF dans un cadre juridique permanent, a suscité l’inquiétude des critiques et du grand public. Jusqu’à présent, les voyageurs devaient fournir des informations détaillées, notamment leur nom, leur numéro d’identification national, leur destination et même les détails de leur véhicule ou de leur vol, lorsqu’ils se rendaient dans des “zones rouges” à l’étranger. Ces données étaient utilisées pour la recherche des contacts et le suivi par les services de santé régionaux au plus fort de la pandémie.
Les critiques ont exprimé de sérieuses réserves quant au partage d’informations aussi complètes avec le gouvernement. L’extension du PLF sans raison apparente autre que la possibilité d’une menace de maladie infectieuse ailleurs dans le monde a suscité l’indignation.
Le SPF Santé publique défend la loi en soulignant que ces mesures ne sont appliquées qu’en cas d’épidémies de maladies infectieuses à l’étranger qui constituent une menace réelle pour la santé publique belge. La loi exige une évaluation scientifique par le groupe d’évaluation et de gestion des risques et souligne que les mesures ne doivent être prises que sur la base d’avis scientifiques émanant d’organisations telles que l’Organisation mondiale de la santé et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies.
Toutefois, l’adoption de cette loi soulève d’importantes questions sur l’étendue de l’ingérence du gouvernement dans la vie privée et la protection des libertés individuelles. Des inquiétudes subsistent quant à l’abus potentiel de ces mesures. La société observe la situation avec méfiance, tandis que le gouvernement est invité à faire preuve de clarté et de transparence quant à l’utilisation future du formulaire de localisation des passagers.
Naturellement, l’industrie du voyage souhaite également savoir dans quelles circonstances le PLF pourrait être réintroduit. Nous nous souvenons d’une mesure qui a semé une confusion permanente et nous a donné l’impression qu’il s’agissait surtout d’une mesure symbolique, souvent sans suite.