
Mercredi dernier, c’était au tour de l’ABTO d’accueillir ses membres et d’autres invités, cette fois à bord du MSC Euribia, qui était à quai pour son premier départ de Zeebrugge. Les passagers ont quitté le navire pour des excursions à Bruges ou Blankenberge, et ABTO a rempli un des salons pour des présentations des chiffres de Gfk et une présentation d’ECTAA.
Nous avions eu un aperçu des chiffres de la BTC quatre semaines auparavant, mais les chiffres de Gfk se concentrent sur tous les voyageurs, à savoir ceux du marché organisé et non organisé. Sur la richesse potentielle de l’agrégation des deux chiffres et plus encore, vous lirez un article d’opinion dans le 21e numéro de Travmagazine à la fin de cette semaine.
ABTO se concentre sur les intentions de voyage mesurées au troisième trimestre 2023 pour les 24 prochains mois. Il s’agit de personnes qui n’ont pas encore réservé au cours de cette période, mais qui prévoient de voyager. Le groupe interrogé est composé de 850 Belges âgés de 18 ans ou plus, qui partent en voyage au moins tous les deux ans.
Comme prévu, les intentions de voyage sont revenues à leur niveau d’avant la crise. Il convient de mentionner que même au plus profond de la crise, les intentions de voyage sont restées élevées.
Bonne nouvelle : les principales raisons de ne pas avoir encore réservé pour la période indiquée ont de l’influence. 31 % n’ont pas encore choisi leur destination, 27 % n’ont pas encore fixé le moment de leur départ et 25 % déclarent qu’ils réservent toujours plus tard. 15 % attendent la dernière minute ou des promotions – ce dernier chiffre est plus élevé que durant les années corona, mais légèrement inférieur à celui de 2019.
Et puis vient ” le ” chiffre – je montre la diapositive ci-dessous pour que vous voyiez que je ne fais pas de faute de frappe : un peu moins de 4 millions de Belges déclarent leur intention de partir en voyage en 2023, alors qu’en août, ils n’ont pas encore réservé. C’est nettement plus que les années précédentes, mais moins qu’en 2019.
Je dois l’avouer : je ne veux pas contester la méthodologie, mais je trouve ce chiffre très élevé.
Avec de nombreux séjours en septembre (24%) et en octobre (27%) nous sommes maintenant à la moitié du mois d’octobre, donc une enquête rapide sur les matérialisations de ces intentions serait vraiment intéressante. D’autant plus qu’il s’agit du marché total, organisé et non organisé.
Il y a tout de même une certaine logique quant au mode de voyage : seuls 12 % des répondants déclarent que le voyage sera réservé dans le cadre d’un forfait de vacances aériennes, et 71 % disent qu’ils s’occuperont eux-mêmes de l’organisation de leur voyage. Ce dernier chiffre est supérieur à celui de 2019 et, logiquement, inférieur à celui des trois années précédentes.
La situation devient toutefois préoccupante lorsqu’on examine les tendances en matière de durabilité. Dans ce cas, ABTO utilise également les données de consommation de Gfk, à partir d’un échantillon mondial. Si l’on extrapole les Belges à partir de ces données, il s’avère que nous sommes un petit pays qui laisse les autres se débrouiller.
Prenons la confrontation avec l’affirmation suivante : “La sécurité et le bien-être d’abord, puis les problèmes climatiques ensuite.” Globalement, 16 % des personnes interrogées sont d’accord avec cette affirmation, mais pour 35 % des Belges, c’est une affirmation correcte. Fier ? Je ne le suis pas.
La situation devient encore plus typique lorsqu’il s’agit de la responsabilité individuelle.
Pas de commentaire. Et ils ne veulent presque plus payer pour cela. Mais vous le saviez déjà.
Conclusion de ces chiffres : les Belges réservent toujours, mais la conscience écologique est à la traîne par rapport au reste du monde.
L’ABTO avait invité Eric Dresin, secrétaire général de l’ECTAA, pour faire le point sur la révision du PTD (Package Travel Directory) et sur la durabilité. La présentation était détaillée, claire et montrait la machine bureaucratique à laquelle les fédérations professionnelles locales doivent faire face. D’ici la fin de l’année, nous verrons, entre autres, des propositions de révision du PTD mentionné ci-dessus, une proposition de cadre sur les droits des passagers, et un “espace de données de mobilité de l’UE”, le tout enveloppé dans un “emballage de mobilité”. Il semble qu’il y aura un intense travail de lobbying à faire dans les semaines et les mois à venir. Il semble également que l’UE n’ait rien perdu de sa détermination à défendre les droits des consommateurs et les obligations des organisateurs.
Je n’oublierai jamais une diapositive d’Eric. Il semble qu’il y ait un commissaire pro-consommateurs et un commissaire pro-compagnies aériennes.
Ma question, “Eric, où devrions-nous faire notre travail de lobbying alors ?” trouvera bientôt sa réponse dans une interview que nous aurons avec les associations professionnelles belges et avec Eric Dressin séparément, dans les prochains numéros imprimés de Travmagazine.
Comme indiqué, la réunion s’est déroulée à bord du MSC Euribia. Vous trouverez tous les détails ici et ici.